Les contre-indications de l’hypnose: ce que vous devez savoir

Les contre-indications de l’hypnose: ce que vous devez savoir

L’hypnose est une pratique qui suscite souvent des interrogations et des inquiétudes quant à ses éventuels risques, dangers ou contre-indications.

L’hypnose ericksonienne et l’auto-hypnose en particulier sont des méthodes populaires qui visent à aider les individus à atteindre un état de relaxation profonde, à améliorer leur bien-être mental et physique, et à apporter des changements positifs dans leur vie en accédant à des ressources inconscientes.

Dans cet article, nous examinerons de plus près les préoccupations courantes concernant les dangers potentiels de l’hypnose, de ses contre-indications pour une pratique en toute sécurité.

Comprendre l’hypnose ericksonienne

L’hypnose ericksonienne, développée par le célèbre psychologue et psychiatre Milton H. Erickson, se distingue par son approche douce et non directive. Elle vise à exploiter les ressources internes de l’individu pour faciliter la résolution de problèmes et le développement personnel. Contrairement aux idées préconçues, l’hypnose ericksonienne ne prend pas le contrôle de l’esprit de la personne hypnotisée. Au contraire, elle encourage l’autonomie et l’auto-exploration

Les mythes entourant l’hypnose et ses dangers

De nombreux mythes entourent l’hypnose ericksonienne et contribuent à une perception erronée des dangers associés à cette pratique. Voici quelques-uns des mythes les plus courants.

Manipulation mentale

L’idée que l’hypnose puisse être utilisée par l’hypnothérapeute pour manipuler ou contrôler les personnes est un autre mythe associé aux dangers de l’hypnose. L’hypnose ericksonienne ne vise pas à influencer ou à forcer les individus à agir contre leur volonté. Au contraire, elle encourage l’exploration de l’inconscient pour faciliter le changement positif et la croissance personnelle.

Perte de contrôle

L’un des malentendus les plus répandus est que l’hypnose entraîne une perte totale de contrôle. En réalité, l’hypnose ericksonienne et l’auto-hypnose permettent à l’individu d’avoir un contrôle complet sur ses pensées et ses actions. La personne hypnotisée reste consciente de ce qui se passe et conserve la capacité de refuser les suggestions qui lui semblent inappropriées.

Récupération difficile

Certaines personnes craignent de ne pas pouvoir sortir de l’état d’hypnose. En réalité, sortir de l’hypnose est un processus simple et naturel. Si l’hypnotiseur était soudainement indisponible, la personne hypnotisée se « réveillerait » d’elle-même ou reviendrait progressivement à un état de conscience normal car l’état de conscience modifié induit pendant la séance s’estompe de lui-même. Il est donc impossible de rester « bloqué.e ».

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Précautions et sécurité dans l’utilisation de l’hypnose ericksonienne

Bien que l’hypnose ericksonienne et l’auto-hypnose soient généralement considérées comme sûres, il est important de prendre quelques précautions pour garantir une pratique sans risque.

Travailler avec un professionnel qualifié

Lorsque vous envisagez de recourir à l’hypnose ericksonienne, il est recommandé de rechercher un hypnothérapeute qualifié. Assurez-vous qu’il possède les formations appropriées et qu’il suit un code d’éthique professionnel. Pour ma part, j’ai été certifiée praticienne en hypnose ericksonienne par l’Académie de Recherche et de Connaissance en Hypnose Ericksonienne (ARCHE). Quant au code de déontologie, je  respecte celui du Syndicat Des Métiers de l’Hypnose (SDMH).

Respecter ses limites personnelles

Chaque individu a ses propres limites et préférences. Communiquez clairement avec votre praticien.ne en hypnose pour définir vos attentes, vos objectifs et les sujets sur lesquels vous êtes à l’aise de travailler. En tant qu’hypnothérapeute dans la région bordelaise, la notion de consentement est primordiale dans la relation thérapeutique que j’ai (et que votre hypnothérapeute doit instaurer ) avec vous.

Éviter les pratiques douteuses

Méfiez-vous des personnes ou des ressources en ligne qui promettent des résultats miraculeux ou qui utilisent des techniques d’hypnose non reconnues. L’hypnose ericksonienne est basée sur des principes éthiques et respectueux du bien-être de l’individu. Aussi, je tiens à rappeler qu’un hypnothérapeute n’est pas un médecin. Il n’est donc pas habilité à faire des diagnostics ni à vous prescrire ou arrêter une prise médicamenteuse. 

Contre-indications de l’hypnose: le cas particuliers

Ceci étant dit, tout le monde ne peut jouir des mêmes bénéfices de l’hypnose ou de l’auto-hypnose. Dans certains cas liés à la santé mentale, à des particularités ou à l’âge, il est important de connaître ces limites et de prendre en compte les contre-indications avant de l’utiliser sans danger pour votre santé. Nous allons explorer en détail les situations et dans quelles limites un.e hypnothérapeute qualifié.e doit vous renvoyer vers un spécialiste.

Cas des troubles de la santé mentale

Personnes souffrant de troubles psychotiques

Les personnes souffrant de troubles psychotiques, tels que la schizophrénie, peuvent présenter une altération de la perception de la réalité et des difficultés à distinguer entre l’imagination et la réalité. Les personnes atteintes de troubles psychotiques nécessitent une approche prudente lorsqu’il s’agit d’utiliser l’hypnose. Les altérations de la réalité, la désorganisation mentale et l’interaction avec les médicaments psychotropes sont des facteurs importants à considérer. 

Personnes souffrant de troubles dissociatifs

Les personnes souffrant de troubles dissociatifs, tels que le trouble de la personnalité dissociative, peuvent présenter des symptômes tels que des perturbations de l’identité, de la mémoire et de la conscience qui sont difficilement compatible avec l’utilisation de l’hypnose. Les techniques visant à « revisiter » le passé par exemple sont contre-indiquées chez ces personnes du fait du risque de « retraumatisation ».

L’hypnose peut également influencer les états émotionnels et la conscience, ce qui peut aggraver ces symptômes et entraîner des réactions indésirables. Une évaluation approfondie par un professionnel qualifié est nécessaire pour déterminer si l’hypnose est appropriée dans ces cas spécifiques. La sécurité et le bien-être des personnes doivent toujours être prioritaires, et une coordination étroite entre l’hypnothérapeute et le psychiatre est essentielle pour garantir des interventions appropriées et sans danger. 

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Cas de l’autisme et de l’épilepsie

L’autisme et l’épilepsie présentent des particularités qu’il est impératif de prendre en compte avant toute initiation d’accompagnement par l’hypnose.

Personnes autistes ou atteintes d’un trouble du spectre autistique.

L’autisme est un trouble du développement neurologique qui affecte la communication, les interactions sociales et le comportement d’une personne. En raison des caractéristiques uniques de l’autisme, l’utilisation de l’hypnose chez les personnes autistes nécessite une évaluation minutieuse et une approche adaptée.

Les contre-indications courantes incluent les difficultés de communication, la sensibilité sensorielle, le besoin de structure et de prévisibilité, ainsi que les difficultés d’attention et de concentration. Une approche individualisée, tenant compte des compétences et des particularités de chaque personne, est essentielle pour une utilisation sûre et efficace de l’hypnose chez les autistes.

Il est recommandé de consulter des professionnels qualifiés, tels que des thérapeutes spécialisés en autisme ou des professionnels de la santé mentale expérimentés dans le travail avec les personnes autistes ou présentant un trouble du spectre autistique, pour évaluer l’adéquation de l’hypnose dans chaque cas spécifique.

L’hypnothérapeute qualifié.e pourra adapter les techniques d’hypnose et utiliser des approches complémentaires qui conviennent mieux aux besoins et aux préférences de la personne autiste. Si vous ne connaissez aucun.e praticien.e autour de vous qualifié, vous pouvez vous rapprocher d’une association locale qui saura vous aiguiller.

Personnes souffrant d’épilepsie non contrôlée

L’épilepsie est un trouble neurologique caractérisé par des crises récurrentes, qui sont des décharges électriques anormales dans le cerveau.

L’épilepsie non contrôlée est une contre-indication importante à l’utilisation de l’hypnose car celle-ci implique des changements d’état de conscience et peut influencer l’activité cérébrale, ce qui peut potentiellement déclencher des crises chez les personnes épileptiques.

C’est pourquoi il est fortement déconseillé d’utiliser l’hypnose chez les personnes atteintes d’épilepsie non contrôlée, où les crises ne sont pas maîtrisées malgré un traitement médical approprié. 

Respecter ses limites pour une pratique de l’hypnose en toute sécurité

En conclusion, nous pouvons dire que l’hypnose ericksonienne et l’auto-hypnose peuvent être des outils puissants pour promouvoir la relaxation, la croissance personnelle et le changement positif de comportement. Les risques associés à ces pratiques sont généralement minimes lorsque vous travaillez avec un.e hypnothérapeute qualifié.e et que vous respectez vos limites personnelles.

Il est essentiel de démystifier les idées fausses et de comprendre que l’hypnose ericksonienne n’implique pas la perte de contrôle ou la manipulation mentale à des desseins peu scrupuleux. Avec les bonnes précautions et en respectant les contre-indications, l’hypnose peut être une expérience sûre et bénéfique pour celles et ceux qui souhaitent explorer leur potentiel intérieur et améliorer leur bien-être. 

La bibliothérapie

La bibliothérapie

D’une manière générale, la bibliothérapie désigne l’utilisation des livres dans le but de soigner. Ce mot, un néologisme datant du XXème siècle se compose de deux termes grecs « Βιβλιο » (livre), et « Θεραπία » (thérapie). Ce dernier terme a basculé vers un sens curatif tant dans les langues anglo-saxonnes que française. Toutefois, le sens premier du mot grec inclut une notion de service, de prendre soin, d’une servitude parfois spirituelle, par opposition à « Iatriké » qui désigne plutôt la médecine, le soin du corps. Cet article, extrait de mon mémoire de Master 2 de Coaching et développement personnel en entreprise obtenu à l’université Paris 2, a pour but de vous présenter brièvement comment la lecture peut nous faire du bien.

La bibliothérapie au fil des siècles

L’histoire de la bibliothérapie remonte à l’Antiquité. Selon l’historien grec Diodore de Sicile, Ramsès II fit inscrire « Maison de la guérison de l’âme » sur le fronton de la bibliothèque de Thèbes. En 1272, l’hôpital du Caire proposait la lecture du Coran comme traitement médical. En France, au XVème siècle, Christine de Pizan relate ses expériences bibliothérapeutiques dans ses écrits, qui lui permettent de se perfectionner moralement et intellectuellement, mais aussi de surmonter son veuvage. Des pratiques de ce type restèrent anecdotiques jusqu’au milieu du XIXème siècle.

Au début du XXème siècle, Marcel Proust dans son livre Sur la lecture, développe le rapport entre la lecture et la thérapie pour ces esprits « qu’on pourrait comparer à ces malades, et qu’une sorte de paresse ou de frivolité empêche de descendre spontanément dans les régions profondes de soi-même où commence la véritable vie de l’esprit ». Proust développe l’idée que l’intervention de la lecture agit comme l’impulsion d’un autre esprit qui s’exerce dans la solitude intérieure pour retrouver la volonté d’action: c’est la dimension impulsive de la lecture. Et concernant les « régions profondes de soi-même », ce n’est pas sans rappeler le lien entre la lecture et l’état d’hypnose… !

Nous sentons très bien que notre sagesse commence où celle de l’auteur finit, et nous voudrions qu’il nous donnât des réponses, quand tout ce qu’il peut faire est de nous donner des désirs. Et ces désirs, il ne peut les éveiller en nous qu’en nous faisant contempler la beauté suprême à laquelle le dernier effort de son art lui a permis d’atteindre.

Marcel Proust, Sur la lecture

Les toutes premières expériences de bibliothérapie remonte cependant à 1916 et sont le fruit des travaux de Samuel Crothers, psychiatre, puis Saddie Perterson Delaney, libraire à dans un hôpital militaire pour vétérans en Alabama. Ils découvrirent que les patients (anciens militaires ayant participé à la Première Guerre Mondiale) qui lisaient, ou à qui on faisait la lecture, voyaient leur santé psychologique évoluer. Dans les années 1930, Lele docteur William C. Menninger, psychiatre renommé, a également aidé à établir la bibliothérapie comme forme de traitement dans sa clinique du Kansas autour d’un livre écrit par son frère.

En France, en 1946, Lucie Guillet, quant à elle, incitait les patients atteints de maladie mentale à lire des vers afin de se laisser gagner par un « fluide poétique » bénéfique.

Ces premières expériences sont fondées sur la dimension cathartique de la lecture. Se basant sur la philosophie d’Aristote et de son analyse des effets de la tragédie, elles ont aussi été le reflet des courants de pensée de l’époque dont est issue la psychanalyse.

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C’est seulement en 1961 qu’apparait pour la première fois la définition de bibliothérapie dans le Webster International « The use of sélecte Reading Materials as therapeutic adjuvant in medecine and psychiatry. Also: guidante in the solution of personnel problems through directed reading » , c’est à dire: « La bibliothérapie est l’utilisation d’un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu’outils thérapeutiques en médecine et psychatrie; aussi, un moyen pour résoudre des problèmes personnels par l’intermédiaire d’une lecture dirigée ».

En 1976, Garner propose la définition suivante « processus d’interaction dynamique entre la personnalité du lecteur et la littérature ». Cette définition très globale ne prend en compte ni l’encadrement ni la finalité de la lecture, elle est donc comme une dynamique qui naît de la lecture et qui agit sur la personnalité.

En 1994, Marc-Alain Ouaknin publie Lire c’est guérir, ouvrage fondateur des courants francophones, où il explique comment l’acte de lire influe sur nos comportements et nos émotions. Il expose l’idée que toute lecture comporte un travail d’interprétation et c’est celui-ci qui posséderait une vertu thérapeutique. C’est la dimension herméneutique de la lecture.

Aussi, par l’interprétation qu’il fait de Temps et Récit de Paul Ricoeur, il développe l’idée que la bibliothérapie agit dans le temps vécu. Elle réveille la capacité d’éprouver la temporalité et réhabilite la capacité d’anticipation en rendant « possible une réinsertion dans une temporalité harmonique où le futur puise sa force dans le passé et donne des ailes à l’espoir ». C’est la dimension temporelle de la lecture.

À partir des années 2000, la bibliothérapie commence à être reconnue et mise en pratique, en Angleterre et au Québec, où la bibliothérapie intègre timidement les thérapies psychologiques pour les enfants notamment.

En 2009, la première thèse de médecine générale en France est publiée par le docteur Pierre-André Bonnet : La bibliothérapie en médecine générale.

Lire: pourquoi faire ?

Lire apparaît donc comme un moment à soi, pour soi. Dans nos vies ultra-connectées, ces moments de calme nous sont bénéfiques à plusieurs niveaux. 

Une étude a démontré que la lecture était bénéfique en cas de stress. En effet, il suffit de 6 minutes de lecture par jour pour diminuer le stress de 68%. 

En nous concentrant sur notre lecture, nous mettons peu à peu notre quotidien, nos soucis et nos tracas de côté pour laisser place à l’imagination… Une activité bénéfique quand on se sent bombardés d’informations au fil de la journée !

Mais les études sur les bénéfices de la lecture ne s’arretent pas là: la revue Science compare même la lecture à un sport en tant que tel : en lisant, on stimule son cerveau et on l’aide à structurer nos idées, de quoi améliorer notre santé mentale quand tout nous semble dans le brouillard.

Et avec la littérature de fiction (romans, bd, etc..) notre empathie s’en verrait accentuée.  De quoi donc mieux être avec soi et avec les autres…et ce dès le plus jeune âge !

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Lire, c’est facile !

Il est parfois tentant de se dire que la bibliothérapie est réservée aux grands lecteurs, que nous n’avons pas le temps de nous consacrer à cette activité… Si c’est votre cas, mais que vous êtes tentés par l’expérience, voici quelques conseils de la part d’une bibliothérapeute à Bordeaux: Choisissez d’abord un ouvrage qui vous plaît. Inutile de se forcer à lire Guerre et Paix d’emblée. Laissez vous guider dans les rayons, ou demandez conseil à votre libraire:  une bd, un poème… et pourquoi pas un conte ?! 

Pour mettre en place une lecture régulière, je recommande souvent à mes clients de prendre un rendez-vous avec eux mêmes. De se le noter dans son agenda au début, ni plus ni moins qu’un rendez-vous avec un ami. A l’heure dite, installer vous confortablement, sans télévision ou téléphone qui viendrait nous perturber.. Et les premiers temps, limitez-vous à quelques minutes pour ensuite augmenter la durée. Comme en sport, les bénéfices viendront avec la régularité

lire roman fiction

La bibliothérapie, une alliée de notre bien-être

Lorsque nous traversons des périodes difficiles, de doute, que l’anxiété nous guette… il est parfois nécessaire de se faire accompagner

La bibliothérapie que je pratique, en complément de mon activité d’hypnothérapeute à Bordeaux et Mérignac, est dite « intuitive », c’est à dire que je me base sur notre échange et sur des ouvrages de fiction. Je ne recommande pas de livre de développement personnel, ou de psychologie (je considère que vous êtes capables de les chercher seuls en librairie !). 

L’idée dans ma pratique est de laisser la part belle à votre imagination, à votre créativité. Lire vous ouvre à des mondes possibles. Vous détesterez ou adorerez un héros, et peut-être même vous vous identifierez à lui. Qu’importe: cela agira sur vous et bougera certainement quelques lignes… qui à leurs tours vous permettrons d’avancer. N’est ce pas cela, au fond, que vous êtes venu chercher ?

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